Fribotte Team : Quels sont les détails qui t'ont marqué durant les dernières coupes ?
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Patrick :
Depuis quelques années, on voit de plus en plus de PMI [NDLR: Parties mobiles ou
immobiles] qui arrivent à fonctionner : cela donne lieu à une miniaturisation, et on y gagne coté
jeu et spectacle.
Il y a certes une expérience grandissante de la part des anciennes équipes,
mais cela n'empêche pas de voir de nouveaux challengers chaque année. On peut très bien
voir une équipe que l'on ne connaissait pas par le passé surgir avec un robot très performant et
créer l'effet de surprise. Je crois qu'il sera très difficile d'être blasé par le spectacle.
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Fribotte Team : De toutes les coupes passées, quel robot t'a le plus marqué ?
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Patrick :
C'est sûr, il y a un robot qui a marqué la coupe, c'est en 1995 [NDLR:
"les ballons"], le robot de
l'INT qui est arrivé finaliste et qui a surpassé de loin tous ses adversaires. Il a remporté son match de finale
en quelques secondes face à un adversaire. C'était assez impressionant à
voir.
Je suis toujours plus attiré par les robots originaux qui utilisent une stratégie à
laquelle on ne s'attend pas, mais une stratégie "évoluée", car quand bien même la stratégie de
l'Epita était originale [NDLR: cf coupe 1999, le robot vibreur de l'EPITA], en termes de
robotique, il était moins complexe que d'autres robots tout aussi originaux.
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Fribotte Team : Penses-tu qu'il y a eu une évolution d'année en année ?
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Patrick :
C'est clair, il suffit de regarder les images d'"archives" des premières coupes pour
s'en rendre compte. Depuis RobotSumo, on voit qu'il y a eu une nette évolution, les robots
avancaient tout droit avec une intelligence assez réduite. Maintenant on voit des stratégies
beaucoup plus évoluées, qui prennent en compte le comportement de l'adversaire.
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Fribotte Team : Penses-tu que cette évolution est dûe à la réutilisation des
robots des coupes précédentes, ou plutôt à une meilleure connaissance des techniques de la
robotique ?
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Patrick :
[il réféchit]. C'est clair qu'il y a de plus en plus de gens qui s'intéressent à la
robotique, ou du moins qui participent à la coupe. Pour la première édition, il y avait 14 écoles,
maintenant on en est à 160 écoles voire plus.
D'abord, il y a un effet de masse, et forcément le niveau s'élève. De plus, les
outils utilisés sont de plus en plus performants. Il suffit de voir ce que l'on peut faire avec un
PIC [il montre notre PMI].
Il y a aussi l'effet connaissance qui s'accumule d'année en année, et qui permet de ne
pas refaire les mêmes erreurs que part le passé. Cela dit, le milieu étudiant est quelque
chose qui bouge beaucoup, et il y en a beaucoup qui repartent à zéro à chaque fois.
Vous, vous êtes un peu particuliers, ça fait un moment que vous suivez la coupe, vous faites
partie de ceux qui accumulent la connaissance.
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Fribotte Team : Que penses-tu du règlement de cette année ?
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Patrick :
C'est dur comme question [rires]. Justement, lorsqu'on élabore un réglement,
on est toujours angoissé de savoir comment il sera perçu par les équipes. J'ai eu quelques échos
plutot favorables.
Je pense que l'on s'accordera à dire que le règlement de cette année diffère bien des
réglements que l'on a vus ces dernières années: il n'y a plus de balles, un terrain plus complexe
que d'habitude. Il faut voir quels soucis on a lorsqu'on élabore un règlement: il faut qu'il soit
attractif, il faut que ça soit spectaculaire, et il faut que très rapidemment le public puisse
comprendre de quoi il s'agit et à l'issue du match, soit en mesure de départager en un clin d'oeil,
le perdant ou le gagnant. Et puis, d'un autre coté, on veut que ça soit accessible à des débutants,
et on veut aussi que des confirmés continuent à s'éclater et puissent développer de nouvelles
techniques. Il faut essayer de faire un mélange de tout, et je pense que le règlement de cette
année arrive à remplir globalement ces objectifs.
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Fribotte Team : Si tu avais eu à participer, quel type de robot aurais tu fait pour ce
concours ?
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Patrick :
Je ne me suis pas trop posé la question. Moi j'aurai fait un robot rigolo, avec des formes et des
couleurs. Cela aurait été mon objectif premier. Coté stratégie, j'y aurais réfléchi, pour quoi faire
? ... hummm.... euh... Pour essayer de gagner évidemment :)
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Fribotte Team : Cette année, tu t'attends à voir plutôt des PMIs ou un robot seul ?
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Patrick :
Cette année, le règlement est plus favorable aux PMI dans la mesure où les cibles sont
bien éparpillées sur le terrain. Cela dit, chaque année les équipes nous promettent plein de PMIs
et au final on est loin du chiffre annoncé. Mais par rapport aux années
précédentes, on devrait voir une forte augmentation du nombre des PMI.
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Fribotte Team : Cette année, c'est toi qui t'occupes - entre autres - des équipes étrangères. On peut compter sur combien d'équipes étrangères ?
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Patrick :
Malheureusement l'interview arrive un peu trop tôt. Je dois faire un point avec
Véronique prochainement. Outre les équipes qu'on a eu l'habitude de voir au cours des éditions
précédentes (Italie, Danemark, Pays-Bas), il se pourrait qu'en dehors de la participation de
nouveaux pays européens, on ait affaire à des équipes d'Outre-Atlantique. Des Québécois fortement
interesses se sont manifestés ainsi qu'une équipe du MIT. Pour la petite histoire : Le MIT (sur le
ton de l'humour) nous a dit que notre Coupe était trop facile, donc du coup, on leur a lancé un
défi : venir et battre les autres équipes (aux dernières nouvelles, ils sont toujours partants).
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Fribotte Team : Y a t'il d'autres coupes de ce style en Europe ?
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Patrick :
Des coupes de robotique, il y en a beaucoup. Des coupes qui sont semblables à la notre,
probablement, mais pas à ma connaissance. Il y a bien la Coupe de Suisse, mais c'est un peu
spécial. Il s'agit du même règlement.
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Fribotte Team : Combien d'équipes participent en Suisse chaque année ?
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Patrick :
La coupe de Suisse en est à sa troisième année d'existence. Je crois savoir que cette année, il y a
quelques difficultés pour trouver des équipes. Aux dernières nouvelles, il y avait trois
participants déclarés, sachant que pour la France ils envoient trois équipes. Je ne dispose pas de
beaucoup d'information là-dessus.
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Fribotte Team : Comment s'effectue la communication avec les équipes étrangères ?
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Patrick :
Le premier problème c'est déjà d'essayer d'établir un contact, et de trouver des gens,
parce que la coupe e=m6 a beau être médiatisée en France, ce n'est pas le cas dans le reste
de l'Europe. Donc il faut se faire connaître. Pour ce faire il n'y a pas 36 moyens :
la première source de contacts est lorsqu'on entend parler d'un concours à l'étranger
sur la robotique : on s'y rend et on essaye de faire la promotion vis à vis des équipes présentes
pour la Coupe et Eurobot en particulier.
Une autre source, c'est de passer par le biais des ambassades précisément en s'appuyant
sur les instituts français basés à l'étranger, sur des coopérations scientifiques : grâce à ces
institutions, on a pu être mis en relation avec des universités. Ce sont eux qui ont fait la
promotion pour nous. Ca a très bien marché dans certains cas.
Et puis après il y a le bouche à oreilles, par les connaissances. Par exemple j'ai
essayé un peu de gratter où j'avais des connaissances, et dès que je tombais sur un allemand je
lui demandais s'il connaissait une université , s'il avait des amis qui...
Mais c'est vrai que c'est pas du tout évident pour un bavarois au fond de sa Bavière de
venir en France. Dire à un étranger de faire un robot pour ensuite venir en France, ça n'est
pas très attractif. Il faut vendre le produit en quelque sorte. Pour ça, on dispose
heureusement d'une cassette (en l'occurrence les reportages e=m6 sur la coupe) qui elle est
attractive.
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Fribotte Team : As-tu déjà eu des retours de ces équipes sur ce qu'elles pensaient de
la coupe ou d'Eurobot?
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Patrick :
C'est clair qu'en repartant, elles disent que c'est bien. Mais on sait
que sur certains points il y a des imperfections. On sait qu'on peut s'améliorer. On essaye quand
même de tirer des informations sur les points à améliorer. Ce n'est pas évident :
il faut déjà mettre en confiance les gens pour qu'ils disent ce qui ne va pas. Et c'est ça qu'on
attend, parce que les choses qui vont, on s'en réjouit mais ça ne fait pas avancer le schmilblik.
Apparemment les équipes reviennent, c'est qu'elle doivent être satisfaites de l'organisation.
Nous faisons tout notre possible pour nous améliorer : cette année, pour la 3ème
édition d'Eurobot, il y aura un effort manifeste de la ville et de l'ANSTJ pour améliorer l'accueil :
la ville nous a demandé qu'un certain nombre de pays soient représentés, et il y déjà un travail
réalisé en ce sens. Nous réfléchissons aussi sur la manière d'améliorer l'accueil, de réserver
aux équipes étrangères un accueil un petit peu mieux que celui qu'on pourrait réserver aux français. C'est un peu normal en
quelque sorte : les étrangers, c'est bien qu'ils viennent à la Ferté Bernard, mais il faudrait
qu'ils profitent aussi de leur passage en France, donc on envisage un petit circuit
touristique, de mettre en place un pot d'accueil, de faire en sorte que les équipes européennes
rencontrent les équipes françaises...
Contrairement à ce qui s'est passé les années précédentes, cette année on a eu le souci
d'intégrer les équipes étrangères à l'ensemble des autres participants : les stands des équipes
européennes seront normalement dispersés un peu partout. Voilà différents points de travaux pour
faire en sorte que les équipes se sentent bien intégrées, et qu'il y ait des contacts qui se lient
entre européens et français, afin que tout le monde fasse la fête.
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Fribotte Team : Pour eux, Eurobot ne dure que 2 jours. Cette courte durée ne pose pas
de problèmes ?
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Patrick :
Effectivement ça n'est pas évident. Il y a un effet de décalage vis à vis des équipes
françaises qui sont déjà présentes depuis 2-3 jours et qui ont un passé. Si on fait l'historique
lorsqu'on a organisé la première coupe européenne c'était le dimanche. Les équipes françaises ayant
disputé les finales la veille, la plupart d'entre elles étaient déjà parties, et donc les européens
se trouvaient un petit peu seuls. Le samedi c'était la grosse fête et le dimanche tout était retombé
pratiquement à plat. Donc l'année suivante (l'année dernière) on s'est dit qu'il faudrait que
l'événement coupe continue un petit peu, du moins que l'enthousiasme et la présence des équipes soit
encore sollicitée le dimanche.
C'est un peu pour ça qu'on a essayé d'organiser une coupe off. Mais ça fait un événement
supplémentaire à organiser et c'est loin d'être évident. C'est pour ça qu'on voudrait que la
coupe off soit organisée par les équipes elles-mêmes. De plus, on travaille sur 2 fronts : d'un coté
il y a cet impératif de maintenir l'émulation coupe, et d'un autre coté on a un souhait de la
ville de la Ferté qui est de dire "autant le samedi c'est les étudiants français et ça fait beaucoup,
d'étudiants, autant le dimanche ça serait bien que les Fertois puissent en profiter un peu plus".
on souhaiterait voir se rééditer la Coupe-off. Il y a des gens qui ont parlé d'une
coupe basée sur les PMI. Personnellement je pousse à fond pour ce genre de choses, mais il faut
voir que du coté de l'ANSTJ on peut pas monter cette organisation là, il faut que ce soit monté par
des participants.
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Fribotte Team : Maintenant la question inverse : comment perçois-tu les équipes
étrangères par rapport aux équipes françaises ?
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Patrick :
Malheureusement sur les différents Eurobot 98-99 je n'ai pas eu véritablement de
contact avec ces équipes-là. Les seuls retours que j'ai eus c'est de toi [en s'adressant à Bruno]
qui disais qu'avec les équipes françaises on a tendance à stresser, alors qu'avec les équipes
européennes c'est plutôt cool. Enfin je garde cette idée-là : je pense que c'est vraiment ça
l'ambiance de l'événement, de ne pas se prendre la tête. C'est vrai que les équipes françaises
râlent beaucoup... Espérons que les équipes européennes restent comme elles sont aujourd'hui.
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Fribotte Team : comment est perçue cette coupe française à l'étranger? Est-ce qu'il y
a beaucoup de répercussion? Est-ce qu'ils la connaissent vraiment ? Ou alors vous êtes
plutôt en train de leur faire découvrir ce qui existe en France ?
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Patrick :
Ceux qui ont participé connaissent, pour les autres il faut leur faire connaître :
on leur montre les vidéo, on leur passe le règlement. Généralement ils sont séduits par la cassette,
mais après réflexion ils se rendent compte du travail que c'est : réaliser un robot autonome
nécessite une certaine compétence et un travail et c'est clair que c'est à ce moment qu'ils
réalisent que la compétition est pas du tout évidente.
Par exemple, lorsque j'étais au Japon pour Robocon, je suis allé
motiver les allemands : ils étaient enthousiastes. Mais ils ont un système d'études qui leur prend
beaucoup de temps, ils travaillent beaucoup en école d'ingénieur et ils ne voyaient pas à quel
moment de leurs journées ou de leurs semaines ils pouvaient faire ça. Il y a peut être finalement
une volonté qui n'était pas si manifeste que ça parce que vis à vis des étudiants français le
problème se pose aussi, ils ont des cours dans la journée et ils font ça le soir, la nuit,
le week-end.
En tout cas le niveau de la compétition est assez élevé. Il faut le reconnaître, faire
des robots autonomes ça n'est pas le cas de la majorité des compétitions de robotique. Pour Robocon,
un robot est autonome mais tres limité, et le robot principal est commandé manuellement.
Aux Pays-Bas, pour Createch, il s'agit de robots téléguidés. Le fosse qui sépare ces compétitions
d'EUROBOT, semble être assez dûr à franchir, il faut vraiment faire preuve d'une forte
volonté (félicitations donc, aux équipes européennes qui au final, arrivent en France avec un robot
en état de marche !!!)
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Fribotte Team : Est-ce que la coupe e=m6 a quelque chose à envier à Robocon?
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Patrick :
C'est complètement différent, les objectifs sont différents. Il est difficile d'établir une
comparaison : pour Robocon je dirais que la réalisation d'un robot est le prétexte pour faire se
rencontrer différentes nationalités; il faut travailler sur un projet, avec le problème de la
langue, des manières de travailler différentes. Moi j'y ai vu plutôt le coté humain.
Pour la coupe il y a un objet final qui est vraiment LE robot, une acquisition de
connaissances, le travail en équipe, et il n'y a pas le probleme de la langue (normalement).
Les objectifs sont différents à mon avis. Il y a aussi la manière de travailler, puisque la coupe
c'est plusieurs mois de travail éparpillés alors que Robocon c'est pendant 2 semaines avec des
étrangers, avec le même matériel de base. C'est vraiment 2 choses différentes. Les 2 sont bien si
on y va dans le bon esprit.
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Fribotte Team : pour Robocon il y a eu un vainqueur ?
|
Patrick :
Oui, c'était l'équipe bleue [sourire]. Les équipes sont constituées de plusieurs nationalités. Ce n'est pas la
France qui est gagnante ou les français. Cette année ils ont changé un petit peu par rapport aux
années précédentes : d'habitude il y avait tous les pays de représentés dans chaque équipe, mais
cette année ils ont fait plus d'équipes donc nécessairement ils ont réduits le nombre de
représentant par équipe, et donc tous les pays n'étaient pas représentés dans chaque équipe : il
y avait 4 pays par équipe avec forcement un japonais par équipe (vu que c'était le pays d'accueil),
et il y avait 12 équipes, soit 48 participants.
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Fribotte Team : Tu es resté pendant 2 semaines là-bas, tu as fait la fête à la
japonaise?
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Patrick :
on était au japon, à une centaine de kilomètres au nord de Tokyo. Pour avoir plus
d'information à ce sujet, je vous renvoie à l'article qui est paru dans le microbe [NDLR: voir
les liens en bas de la page]. Sinon pour la fête, malheureusement la discothèque venait juste
de fermer quand on est arrivé. Donc comme autre distraction il y a éventuellement les bars avec les
racoleuses [rires] ou alors ce qui est très connu ce sont les karaokés.
Cela dit l'ambiance dépend beaucoup du pays d'accueil. L'année prochaine, Robocon c'est
en Allemagne : la compétition a lieu à Hanovre dans le cadre de l'exposition universelle
2000. Connaissant les allemands je pense que ceux qui auront la chance de participer
à l'événement pourront faire la fête toute la nuit, il n'y a pas de problème de ce coté là !
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Fribotte Team : Tu as souligné un manque de bénévoles, est-ce que tu voudrais
lancer un appel pour donner envie aux gens de faire du bénévolat pour l'ANSTJ ?
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Patrick :
Il faut que je parle là ? [il se rapproche du micro] : "IL FAUT VENIR PARCE QUE C'EST
BIEN !" (Restons positif) Chaque année, il y a 160 équipes ; en comptant 5 participants fortement
impliqués dans chacune des équipes, on arrive à un chiffre de plus 700 personnes qui s'investissent
réellement dans un projet robotique. Il s'agit d'étudiants qui ont des compétences et
un savoir-faire inestimables, et ça serait bien que ces compétences soient réinvesties au sein de
l'ANSTJ pour en faire profiter un plus grand nombre, parce qu'il y a des choses à faire en termes
de technique à l'ANSTJ : développer des produits simples pour l'animation, facilement manipulables
par des enfants.
Il y a aussi l'aspect organisation : qui mieux que les participants de la coupe est en
mesure d'émettre des attentes concernant le règlement ? Il y a bien un forum où on
demande aux équipes de s'exprimer, mais derrière il y a un besoin de structurer tout ça. Mon
souhait serait que la coupe soit à terme gérée entièrement par les équipes et les anciens
participants. On demande juste pour le comité d'ARBITRAGE de ne pas faire partie d'une équipe,
pour des raisons de confidentialité, etc...
Concernant l'appel que je peux faire, ben ... il faut des gens [rires] : ça ne se fait
pas tout seul : les participants peuvent avoir l'impression que sur place, tout va bien, qu'il y a
du monde ; c'est vrai qu'il y a des gens qui se manifestent pour la coupe pour donner un coup de
main, mais en amont de tout ça, il y a un travail d'organisation, de préparation, de rédaction, de
relecture, (je ne veux pas refaire le parcours de l'idée à la finalisation du règlement jusqu'au
concours, mais il y a tout un parcours et il y a pas mal de travail).
Pour que ça tourne bien, il faudrait une petite dizaine de personnes, sachant qu'il
y a plein de choses à faire : on trouvera toujours du travail à donner :) Par exemple, pour le
comité d'arbitrage, il faudrait au moins 6-7 personnes vraiment dans le coup...
Bref, il y a un moyen de s'éclater : venez à l'ANSTJ [NDLR : je crois que le message est assez clair :)]
|
Fribotte Team : Quelle est la chose qui, à ton avis, manque le plus dans la coupe
aujourd'hui ? Y a-t'il quelque chose que tu regrettes, ou que tu aimerais voir plus ?
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Patrick :
Ben je souhaiterais que les équipes suivent l'exemple de l'équipe
Fribotte [rires génés] [NDLR: et comment on fait, nous, pour rester crédibles avec des propos
pareils, hein ?]. Mais je suis sincère dans mes propos: il faut se détacher un petit peu de
l'esprit compétition/gagne pour laisser plus de place à un esprit de "camaraderie".
Si on peut faire ça dans le cadre d'une école,
si on peut tirer profit de l'expérience des professeurs, tant mieux, mais il ne faut pas que
l'objectif ultime soit de gagner ...
Apprendre en s'amusant, c'est le but. Justement, la création de la coupe a été conduite
pas des gens qui avaient cet esprit-là, on monte un truc pour que les étudiants s'éclatent, et on
se retrouve à la fin à faire la fête avec des robots qui marchent ou pas, qu'importe.
A partir du moment où les gens ont travaillé ensemble, qu'ils ont essayé de se
structurer, je dis bien seulement essayé, qu'ils ont reflechi à la notion de projet, et bien nous
on est content, l'ANSTJ a rempli notre rôle.
C'est vrai que depuis quelques années, l'effet médiatique aidant, on voit que
certaines écoles dévient de plus en plus de cet objectif-là: il faut gagner, passer à la télévision,
...
D'où problème, problème pour des gens qui se sont investis au début dans l'évènement, pour que ce
soit la fête et pas pour que ce soit la gagne à tout prix. C'est pour ça que l'on compte sur
des équipes comme Fribotte [NDLR : Grrr], pour montrer le véritable sens du challenge.
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Fribotte Team : Il y a 5 ans, les gens disaient que d'ici 2 ans, il y aurait de la
robotique partout, et on n'a pas vu grand chose venir jusqu'à il y a quelques temps où on commence
à voir la robotique "grand public" émerger, notamment avec le chien Aïbo de Sony ou
quelques projets japonais pas loin d'aboutir et qui surtout commencent à se médiatiser. Penses-tu
qu'il y a quelque part un déblocage au niveau de la robotique en général aujourd'hui ?
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Patrick :
Déjà, on voit que sur les jouets, la robotique est de plus en plus présente, on intègre de
l'"intelligence" dans un jouet, on voit des jouets qui répondent, qui réagissent à la lumière, qui
ont faim, qui rigolent si on les chatouille, il y a le chien Sony...
C'est clair qu'on va voir apparaître de plus en plus ce genre de jouets. Il y a
peut-être l'aspect coût qui est assez élevé. Il y a encore l'aspect coût qui est assez
rebutant, mais dans l'avenir, si nos participants de la Coupe veulent bien s'orienter vers
l'industrie du Jouet pour réinvestir les connaissances accumulées sur la Coupe, c'est clair que le
prix des jouets va fortemennt s'en faire ressentir (je ne precise pas dans quel sens).
Il est clair que les fabricants de jouets s'intéressent de plus en plus à la
robotique : il n'y a qu'à voir du côté de LEGO ou de MECCANO. D'ailleurs il y a eu pas mal de
contacts d'industriels (parfois qui n'ont absolument rien à voir avec la robotique, par exemple
SURCOUF) qui ont contacté l'ANSTJ pour son savoir-faire en robotique (coupe, animations en
robotique) et pour lui demander s'ils pouvaient profiter de son savoir-faire pour concevoir des
objets incluant de la robotique.
L'ANSTJ est bien sur favorable au développement de la robotique de manière générale,
et surtout lorsque les principaux bénéficiaires en sont les enfants, mais lorsqu'on recoit
de telles sollicitations, il faut y répondre, et où trouve-t-on les bénévoles ??? Sur la coupe,
justement (du moins on le souhaiterait...)
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